Antoine LAGARDE nous a quittés, il y a quelques jours. Il a joué un rôle important parmi nous et il convient que le Conseil Municipal lui rende l'hommage qui lui est du.

Son attitude, face à la mort qu'il attendait avec sérénité, a été à l'image de sa vie, une vie édifiante pour chacun d'entre nous. Son énergie, le stoïcisme qu'il a montré dans l'ultime étape, voulant vivre et assumer jusqu'au dernier moment cette vie qui était pour lui le don du Ciel, cette énergie il l'a trouvée, sans doute dans les ressources qu'il avait accumulées au long de sa vie, dans sa foi, mais aussi dans l'éducation familiale qu'il avait reçue, dans l'humanisme dont il a fait preuve, dans le comportement de l'honnête homme qu'il était, dans l'amour qu'il portait non seulement aux siens, mais à tous ceux qu'il rencontrait.

Ses études de médecine avaient été accompagnées par l'enseignement qu'il avait reçu au cercle Laënnec, au sein de l'association des étudiants catholiques de Paris. Il y avait complété, avec l'apprentissage de la vie associative, son ouverture aux aspects sociaux de sa future carrière médicale ; son approche naturelle et incessante des aspects et des problèmes humains le conduisirent à exercer une médecine des âmes et des esprits, à côté de celle du corps.

Sans cesse attentif aux autres, Antoine Lagarde allait naturellement porter son intérêt vers les problèmes de société. Sa culture, ses facultés d'observation, son sens critique, ses dons d'analyse le conduisaient à imaginer et présenter des solutions souvent originales.

C'est dans cette voie qu'il s'engagea dans l'action des parents d'élèves au sein de l'APEEP. Inspiré et convaincant, il fut reconnu par ses pairs qui le choisirent au plan national en tant que Président. Son action fut vigoureuse et efficace au point que l'association ne fut plus connue que sous la désignation de fédération Lagarde.

C'est également dans le même but d'apporter sa pierre à la construction d'une société moins difficile pour les démunis et les plus faibles qu'Antoine Lagarde s'engagea dans la politique. Elu conseiller général de notre canton, il porta son action en faveur des plus âgés sans pour autant se désintéresser, bien au contraire, de nos problèmes locaux.

Enfin, il tourna ses yeux vers les quartiers difficiles et les sans emploi de notre agglomération. Ces problèmes le touchaient, en effet profondément. Il ne pouvait accepter l'idée de la rupture entre des hommes, le refus de dialogue, d'un côté ou de l'autre. C'est ainsi que dans les récentes années, il mit à profit sa grande connaissance des quartiers concernés, son expérience de la vie associative et sa richesse hurnaine pour mener parmi ceux qui sont en rupture avec notre société une expérience sans doute unique.

Toute la vie d'Antoine Lagarde a été bâtie sur des valeurs profondes. Celles-ci prenaient, elles-mêmes, racine dans sa foi, son éducation, son foyer, sa culture, sa propre réflexion. Une admiration pour le Général de Gaulle qui lui donnait une idée très forte de la France, un engagement politique original, à l'écart des partis traditionnels, l'indépendance de ses convictions personnelles, son goût pour le dialogue, son ouverture à tous, son caractère attentif, vigilant, cheminant ailleurs que dans les sentiers battus, son souci de trouver par le dialogue une alternative aux excès de violence et de dérèglement de la société et pour cela de rester, malgré les années qui passent, au contact des jeunes et des idées nouvelles, la gentillesse l'amabilité, la courtoisie, le sourire et l'humour d'Antoine Lagarde cet ensemble constituait la personnalité exceptionnelle, l'apôtre, que nous pleurons aujourd'hui.

Antoine Lagarde aimait vivre à Sainte Adresse et ses concitoyens étaient heureux et fiers de le compter parmi eux. Par ma voix, Sainte Adresse, ses habitants et, tout particulièrement, son Maire s'associent à la peine de Madame Lagarde, à celle de ses enfants et de sa famille.

Hommage rendu par le Maire de Sainte Adresse, à la suite duquel le conseil
municipal se recueille en observant une minute de silence.